Le projet « Gestion différienciée

Nov’Ardenne

Pour un sapin de Noël plus respectueux de l’environnement

Le projet « Sapin de Noël en gestion différenciée » du GAL

Le développement des cultures intensives de sapins de Noël pratiquées de manière conventionnelle entraîne des problèmes d’érosion et de pollution et interpelle les citoyens. Faisant suite à ce constat, les GAL Ardenne Méridionale, Haute-Sûre Forêt d’Anlier et Nov’Ardenne se sont réunis dans une logique de coopération pour soutenir l’évolution de ce secteur vers une production plus durable. Par leur fusion, ils rassemblent 20 communes et représentent 60% des surfaces cultivées de sapins de Noël en Wallonie.

Ce projet propose de travailler en collaboration directe avec les producteurs du territoire de coopération pour tester différents modes de production alternatifs plus respectueux de l’environnement (couverture de sol, désherbage mécanique, pâturage, lutte intégrée, intégration paysagère, …).

Nos missions !

L’utilisation de techniques de désherbage ou de couverture de sol qui limitent l’utilisation d’herbicides.
L’utilisation des techniques de lutte intégrée pour la gestion des ravageurs (charançon, acariens, etc…) afin de diminuer l’utilisation des insecticides.
La conservation ou l’implantation de structures naturelles ou artificielles (haies, nichoirs) pour renforcer l’équilibre naturel et favoriser la présence de prédateurs des ravageurs de la culture de sapin de Noël (oiseaux, syrphes).
La mesure de l’impact de ces techniques culturales sur la croissance et la qualité morphologique du sapin de Noël.
La réalisation des prélèvements de sols en culture afin d’étudier la physico-chimie du sol, mais aussi son potentiel de minéralisation, ainsi que des résidus azotés en fin de saison végétative. Ceci doit mener à optimaliser les apports d’engrais, notamment d’azote, et d’éviter les pertes par lessivage.
L’étude de la biodiversité fonctionnelle de la culture de sapin de Noël selon les différents modes de gestion différenciée par un suivi de la diversité biologique (papillons, coccinelles)

Actions

Essais 0 herbicides

Démarré en mars 2019 et se terminant en décembre 2021, ce projet couvrira 5 saisons de culture. Il implique 13 producteurs partenaires chez qui nous avons mis en place 16 parcelles d’essais pour une superficie totale de près de 20 ha. Ces parcelles ont été semées de couverts végétaux (trèfle blanc nain, lotier corniculer, fétuque rouge traçante et plantain lancéolé) ou prairie et plantées en sapins de Noël. Dans chaque essai, nous mesurons la hauteur totale, la hauteur de la flèche de l’année ainsi que le diamètre du tronc des sapins et nous comparons ces mesures avec des sapins cultivés de manière conventionnelle. Ces parcelles sont soit gérées par fauche entre les lignes de sapin ou par pâturage.
Optimisation des engrais – suivis pédologiques

L’objectif des suivis d’analyses de sol est d’établir le cycle des besoins azotés du sapin de Noël Nordmann ; le sapin de Noël est une des seules cultures à ne pas disposer de données pour la Wallonie. Pour cela, deux analyses des reliquats NO3 et NH4 ont été réalisées à l’automne 2019, au printemps 2020 et à l’automne 2020 sur 22 parcelles, à des profondeurs de 30 – 60 – 90 cm (analyses APL) ; ces parcelles ont été sélectionnées en fonction des classes d’âges des sapins et des historiques culturaux. Les résultats de l’analyse sont ensuite assortis de conseils de fumure. Suite à cette étude, à partir de 2022, le Centre de Michamps sera capable de fournir un conseil pour la culture du sapin de Noël à tout producteur qui en fait la demande.
Suivis biodiversités

Ce volet du projet concerne l’évaluation de la biodiversité fonctionnelle des parcelles de sapins de Noël par des suivis de groupes faunistiques et floristiques. Les suivis concernent sont réalisés sur 16 parcelles durant 2 années de suivis, soit 32 parcelles entre 2020 et 2021. La sélection des parcelles s’est faite sur base des différentes classes d’âge des sapins et des différentes modalités de gestion. Les suivis concernent des relevés phytosociologiques, les oiseaux, les abeilles sauvages, les lépidoptères et les coccinelles.
Renforcement de l’équilibre naturel

En vue de limiter l’utilisation d’insecticides, nous mettons différents aménagements en place qui devraient renforcer la biodiversité fonctionnelle des parcelles :

– Implantation de couverts végétaux : ils apportent abri et nourriture à une grande diversité d’animaux : insectes, vers de terres et autres organismes du sol, oiseaux, petit gibier… Tout en ayant divers intérêts agronomiques comme structuration des sols, le piégeage des nitrates ou la lutte contre l’érosion.

– Plantation de haies : ces éléments linéaires ou ponctuels constituent le bocage et font parties du maillage écologique. Ils servent de site de reproduction ou de couloirs de dispersion pour les oiseaux, les reptiles, les petits ou grands mammifères et bien d’autres encore. Pour les producteurs, elles protègent les cultures et améliorent le sol

– Implantation de bandes fleuries : elles augmentent la complexité de l’écosystème en fournissant des abris et de la nourriture (pollen, nectar) à nombres d’insectes permettant d’accroitre et de maintenir durablement leurs populations au sein de la parcelle. D’un point de vue agronomique, elles favorisent les auxiliaires (espèces prédateurs des ravageurs de la culture) qui peuvent ainsi réguler les ravageurs de manière naturelle et rapide.

– Installation de nichoirs, gîtes à insectes et chauves-souris : afin de compenser la diminution des sites de nidification liée à l’intensification des activités humaines. Et d’avoir les prédateurs directement sur la parcelle pour gérer les éventuels ravageurs.

– Installation de perchoirs à rapaces : permettent aux rapaces, diurnes et nocturnes, de trouver des postes de chasse à l’affut, de se sentir en sécurité grâce à la hauteur, de se reposer en plaine et donc de chasser sur une zone plus étendue. Cet aménagement permet de favoriser le maintien des prédateurs sur le territoire… Et de lutter contre les campagnols.