Point sur la biodiversité … Et dans les parcelles de sapins de Noël ?
Actuellement, la biodiversité est incontestablement en déclin partout dans le monde… Les raisons en sont multiples : la destruction et la fragmentation des habitats, la surexploitation des ressources naturelles, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la pollution et le réchauffement climatique. Ce phénomène s’observe également chez nous ; les indicateurs de l’environnement wallon sont en baisse ; particulièrement en milieux agricoles où la régression des populations d’oiseaux est révélatrice de ce déclin, avec une chute de 45 % des effectifs en près de 30 ans. Certaines espèces naguère communes comme l’alouette des champs, le tarier pâtre ou la perdix grise sont désormais en forte régression. D’autres milieux et d’autres groupes sont également concernés comme les insectes, les reptiles et les poissons… Heureusement des solutions existent et sont mises en place progressivement.
Qu’est-ce que la biodiversité et à quoi ça sert ?
La biodiversité, c’est le tissu vivant de notre planète. Cela recouvre l’ensemble des milieux naturels (océans, prairies, forêts, … ou même votre jardin), des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries, …) et de la diversité génétique des individus au sein d’une même espèce ainsi que toutes les relations et interactions qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.
La biodiversité nous rend nombres de services indispensables : l’oxygène que nous respirons est produit par les plantes, même celles que nous considérons comme des mauvaises herbes. L’eau que nous consommons est filtrée et épurée par des êtres vivants. Notre nourriture est produite intégralement par des êtres vivants. Les forêts sont essentielles dans la régulation des climats. En plus de sa participation aux grands cycles de la terre et de la vie, elle nous apporte du bien-être par ses valeurs esthétiques, récréatives, ainsi que de l’inspiration artistique, philosophique, des connaissances scientifiques, parmi tant d’autres. Si vous n’étiez pas encore convaincu, sachez que : les bénéfices tirés du fonctionnement des écosystèmes de la biosphère ont été évalués à plus de 125 000 milliards de $ par an, soit largement plus que ce qui est produit par les activités humaines.
La préservation de la biodiversité est donc vitale !
Quelles sont solutions sont mises en place dans le cadre du projet sapins de Noël ?
En dépit de la crise écologique que nous traversons, la biodiversité est encore bien présente dans nos campagnes. On y trouve toute une diversité de milieux qui constituent autant d’habitats pour la faune et la flore, l’agriculture occupant 45% du territoire wallon a un grand rôle à jouer pour en assurer le maintien. Dans nos paysages ardennais, une fraction du territoire est occupée par des productions plus ou moins intensives de sapins de Noël, c’est là que notre projet est d’application. Nos actions y sont les suivantes :
- Implantation de couverts végétaux : ils apportent abri et nourriture à une grande diversité d’animaux : insectes, vers de terres et autres organismes du sol, oiseaux, petit gibier… Tout en ayant divers intérêts agronomiques comme structuration des sols, le piégeage des nitrates ou la lutte contre l’érosion.
- Plantation de haies : ces éléments linéaires ou ponctuels constituent le bocage et font parties du maillage écologique. Ils servent de site de reproduction ou de couloirs de dispersion pour les oiseaux (pies-grièches, rossignol philomèle, pipit des arbres), les reptiles (couleuvre à collier, vipère péliade), les petits ou grands mammifères (muscardin, blaireau, chevreuil) et bien d’autres encore. Pour les producteurs, elles protègent les cultures et améliorent le sol
- Implantation de bandes fleuries : elles augmentent la complexité de l’écosystème en fournissant des abris et de la nourriture (pollen, nectar) à nombres d’insectes permettant d’accroitre et de maintenir durablement leurs populations au sein de la parcelle. D’un point de vue agronomique, elles favorisent les auxiliaires (espèces prédateurs des ravageurs de la culture) qui peuvent ainsi réguler les ravageurs de manière naturelle et rapide.
- Installation de nichoirs, gîtes à insectes et chauves-souris : afin de compenser la diminution des sites de nidification liée à l’intensification des activités humaines. Et d’avoir les prédateurs directement sur la parcelle pour gérer les éventuels ravageurs.
- Installation de perchoirs à rapaces : permettent aux rapaces, diurnes et nocturnes, de trouver des postes de chasse à l’affut, de se sentir en sécurité grâce à la hauteur, de se reposer en plaine et donc de chasser sur une zone plus étendue. Cet aménagement permet de favoriser le maintien des prédateurs sur le territoire… Et de lutter contre les campagnols.